Mon roman est-il une dystopie ? À vous d’en juger en découvrant les paroles de cette nouvelle composition, lesquelles sont une adaptation d’un passage du tome 1 du Signe du Fils de l’homme (chapitre “Images”, pages 63-64).
[1] Depuis des générations, les hommes sont comme tombés au fond d’un gouffre où nulle clarté ne pénètre. Pour les inciter à remonter vers la lumière, Celui qui vient d’en haut leur montre des images lumineuses du royaume des Cieux. Certains, les yeux atrophiés par leur trop long séjour dans l’obscurité, ne voient plus rien. D’autres, impressionnés par la lumière qui se dégage de ces allégories, tombent en adoration devant. D’autres encore comprennent ce qu’ils perdent, mais répugnent à abandonner leur monde familier et les intérêts qui y sont attachés : la fosse polluée où ils s’entassent est devenue leur milieu naturel. Pour d’autres enfin, qui jouissent de quelque pouvoir sur cette société de cavernicoles, tout étranger tombé du ciel qui entend débaucher leurs esclaves est une menace qu’il faut éliminer.
« Celui qui vient d’en haut » renvoie à ces versets de l’Évangile de Jean : Nul n’est monté au ciel, sinon celui qui est descendu du ciel, le Fils de l’homme qui est au ciel (Jean 3, 13) ; Vous, vous êtes d’en bas ; moi, je suis d’en haut. Vous, vous êtes de ce monde ; moi, je ne suis pas de ce monde (Jean 8, 23). Le monde dystopique est ici nommé : “Antre de la Bête” ; dans ce trou obscur que tous voient comme une planète bleue, ce n’est pas une seule brebis qui est tombée, mais toutes, et la Bête l’utilise comme un garde-manger.
[2] Entre les aveugles, les imbéciles, les frileux, les satisfaits, les prédateurs et leurs proies, lesquels de ces dieux déchus reverront la lumière ? Satan avait prévu qu’à force de les maintenir dans le noir, tous perdraient la vue et seraient définitivement piégés. En attendant ce jour, il a récupéré toutes les images pieuses et les a mises sous scellés, ne laissant à l’Orient venu d’en haut d’autre solution, pour inciter les égarés à sortir de l’antre de la Bête, que de rendre celui-ci invivable. D’abord en l’enfumant, pour alerter ses occupants et les pousser sans trop de pertes vers la sortie, puis en l’ébranlant, pour qu’il se désintègre chaque jour un peu plus, jusqu’à la stérilisation finale par le feu qui doit détruire les trois bêtes de l’Apocalypse et leurs collaborateurs.
« Vous êtes des dieux », disait Jésus (Jean 10, 34) ; chaque personne est faite à l’image, à la ressemblance de Dieu (Genèse 1, 26-27), mais il semble que toutes ont oublié ce que cela signifie et implique.
“Les images pieuses” sont toutes les métaphores, images, paraboles, similitudes, analogies, etc. utilisées par celui qui est descendu dans l’antre de la Bête pour évoquer la réalité lumineuse perdue de vue. En fait, Satan ne peut rien contre les dieux ; en tant que père du Mensonge (Jean 8, 44), il peut juste leur servir des salades en espérant qu’ils vont les avaler. Le récit de la Chute montre comment cela fonctionne ; dans celui-ci, la plus rusée de toutes les bêtes des champs (le Serpent) représente la Bêtise majuscule rusée. Dans l’Apocalypse, cette dernière se décompose en trois bêtes, la seconde étant simplement dénommée : la Bête. Le Monde, rempli de dieux égarés, est l’antre de la Bêtise.
« L’Orient venu d’en haut » est une traduction littérale des trois derniers mots de Luc 1, 78 — Anatole d’en haut — expression grecque généralement traduite par : l’astre (ou le soleil) levant (venu) d’en haut. Elle désigne le Messie intervenant ici et aujourd’hui dans un monde complètement pollué en proie à des convulsions aussi bien telluriques que sociales.
[3] Car beaucoup de ceux qui ont fait leur trou ici-bas refuseront d’abandonner leurs aises et, plutôt que de monter à l’air libre, ils chercheront à lutter contre la dégradation de leur environnement, pensant pouvoir inverser le cours des événements. Erreur fatale ! Ainsi seront condamnés tous ceux qui mépriseront la Parole de vérité. Quant aux appelés, il leur faut encore cheminer dans l’obscurité jusqu’à la surface inondée de lumière pour devenir des élus, mais resserré est le chemin, et rares sont ceux qui le trouvent : il y a beaucoup d’appelés et peu d’élus !
La Parole de vérité est celle de celui qui vient d’en haut ; elle s’oppose totalement aux mensonges de Satan dont tous sont imprégnés. Vider sa tête de toutes les idées fausses que le Faux prophète y a mises, est ici comparé à un long et difficile chemin vers la lumière. Les derniers mots de ce paragraphe renvoient à Matthieu 7, 13-14 et 22, 14.